L’oligopole de la grande distribution Migros et Coop en Suisse
En Suisse, le secteur de la grande distribution est dominé par deux géants ( l’oligopole de la grande distribution) :
Migros et Coop
Cette domination oligopolistique soulève plusieurs questions concernant leur impact sur le marché, les producteurs et les consommateurs.
Plusieurs points cruciaux nécessitent une attention particulière pour bien comprendre l’oligopole de la grande distribution.
Pression des prix sur les producteurs
Migros et Coop, en raison de leur position dominante, exercent une pression considérable sur les prix des produits locaux. Les producteurs locaux, souvent dépendants de ces distributeurs pour écouler leurs marchandises. Ils se voient parfois contraints d’accepter des prix inférieurs à la valeur réelle de leurs produits. Cela confirme le peu d’atomicité du marché et favorise l’oligopole de la grande distribution.
Contrôle des prix d’une certaine mesure:
Ces deux géants contrôlent, dans une certaine mesure, les prix sur le marché. Ils ont le pouvoir de fixer des prix qui peuvent être supérieurs ou inférieurs au coût de production. Cela influence ainsi directement le coût de la vie pour les consommateurs suisses.
D’abord, il est essentiel de comprendre pourquoi et comment ces géants peuvent définir les prix. Étant les principales chaînes de distribution en Suisse, elles achètent en grandes quantités, ce qui leur donne un pouvoir de négociation considérable face aux fournisseurs. Cette force de négociation se traduit souvent par des réductions importantes, des remises ou des conditions préférentielles. Dans de nombreux cas, Migros et Coop peuvent demander des prix d’achat inférieurs au coût de production, mettant ainsi les producteurs dans une situation délicate, où ils sont contraints d’accepter ces conditions pour maintenir un flux de revenus régulier.
Cependant, ce contrôle des prix ne s’arrête pas à la négociation avec les fournisseurs. Lorsqu’il s’agit de fixer les prix de vente au détail, ces entreprises ont également une grande marge de manœuvre. En connaissant les tendances du marché, la demande des consommateurs et la concurrence, elles peuvent fixer des prix qui maximisent leurs marges bénéficiaires. Dans certains cas, cela pourrait signifier des prix artificiellement élevés pour les consommateurs, même si le coût d’achat est bas.
Le résultat direct de ce contrôle des prix est l’impact sur le coût de la vie en Suisse. Si Migros et Coop décident de fixer des prix élevés pour certains produits essentiels, cela pourrait entraîner une augmentation des dépenses des ménages. Les consommateurs suisses pourraient alors se retrouver à payer plus cher pour des biens de base, ce qui affecterait leur pouvoir d’achat et leur niveau de vie.
Pression sur les volumes de production:
Migros et Coop exercent également une pression sur les volumes de production. En demandant de gros volumes à des prix bas, ils peuvent parfois forcer les producteurs à produire au-delà de leurs capacités ou à des coûts non rentables.
Pour les producteurs, cette demande peut être une épée à double tranchant. D’une part, avoir un acheteur stable pour une grande partie de leur production garantit une certaine sécurité financière. Mais d’autre part, les prix souvent réduits combinés à la demande de gros volumes peuvent entraîner des défis majeurs.
Par exemple, un producteur peut être poussé à accroître sa capacité de production pour répondre à la demande de ces distributeurs. Cela peut entraîner des investissements en matière d’équipement, de main-d’œuvre ou de matières premières. Toutefois, si le prix auquel ils vendent ne couvre pas ces coûts supplémentaires, ils peuvent se retrouver dans une situation non rentable.
De plus, produire au-delà de leurs capacités habituelles peut également entraîner une baisse de la qualité. Pour répondre à la demande en termes de volume, les producteurs pourraient être tentés de prendre des raccourcis. Et de réduire les normes de qualité ou d’adopter des pratiques moins durables.
Soutien des politiques dans les importations
Ces distributeurs bénéficient du soutien des politiques qui favorisent les importations avec des importateurs suisses. Cela se fait souvent au détriment des producteurs locaux. Ceci nuit à la consommation locale. Une barrière à l’entrée très dure à franchir renforçant l’oligopole de la grande distribution.
De plus, ces politiques d’importation renforcent l’oligopole de la grande distribution. La facilité d’accès aux produits importés crée une barrière à l’entrée pour les nouveaux acteurs du marché. Sans la capacité ou les ressources pour naviguer dans le complexe réseau d’importation et les accords commerciaux. Il devient presque impossible pour les petites entreprises ou les nouveaux entrants de rivaliser avec Migros et Coop.
Marges abusives
Il y a eu des critiques concernant les marges considérées comme abusives de Coop et Migros, notamment pour des produits locaux comme les légumes. Les producteurs estiment souvent qu’ils ne reçoivent pas une part équitable des profits, étant donné le prix auquel ces produits sont vendus aux consommateurs.
Investissements dans l’immobilier
Par ailleurs, Migros et Coop ont largement investi dans l’immobilier. Cette diversification des activités peut donner une impression trompeuse de leurs marges réelles dans le secteur de la distribution, car ils génèrent également des revenus de leurs propriétés. On constate que des investissements conséquents dans l’achat d’immeubles. Ceci s’accompagne des amortissements correspondants, lesquels diminuent financièrement leurs bénéfices.
Soutenir les producteurs locaux
Il est essentiel d’encourager des initiatives comme local-prod, un marketplace dédié aux producteurs locaux. Local-Prod assure des marges équitables, valorisant au maximum les producteurs, où plus de 70% des revenus reviennent directement aux producteurs locaux. Soutenir de telles plateformes, c’est renforcer l’économie locale, donner de la valeur aux producteurs suisses et offrir une alternative à l’oligopole actuel.
En conclusion, bien que Migros et Coop jouent un rôle central dans la grande distribution en Suisse, il est crucial d’analyser et de comprendre leur impact sur le marché. Soutenir des alternatives locales peut être la clé pour garantir un avenir plus équitable pour tous les acteurs du marché.